
L’idée de créer PingPrice, une application qui compare les prix des produits dans les supermarchés voit le jour pour la première fois un petit matin de 2014. Christophe Echement, fondateur de l’application, avait déjà lancé Belate.be, un service qui permettait aux usagers de se faire rembourser les retards de train. En observant ce qu’il avait réussi à faire avec des données publiques, il s’est posé une autre question : « Pourquoi ne pas faire la même chose pour les supermarchés ? » L’idée est née, puis mise de côté. Ce n’est que pendant le Covid que PingPrice renaît et prend réellement son envol.
L’application répond à une idée simple : permettre aux consommateurs de comparer les prix en toute transparence. « Moi, j’aime savoir si je paie le bon prix. Et si je paie plus cher, je veux le savoir et comprendre pourquoi. » Grâce à sa base de données, PingPrice permet de scanner un produit, de voir son prix actuel, ses évolutions et s’il est en promotion ailleurs. « Notre but, c’est que les gens puissent acheter en pleine conscience. »
“Je suis comme le Robin des bois des prix”
Cette transparence dérange parfois, comme par exemple, « Quand on publie qu’un supermarché dit avoir baissé les prix mais que ce n’est pas toujours vrai, ils n’aiment pas. » Christophe explique avoir eu des discussions honnêtes avec certaines enseignes, sans jamais céder : « On reste totalement indépendants. Aucun supermarché ne nous finance. On garde notre liberté. »
PingPrice travaille aussi beaucoup avec les entreprises en leur offrant un service de collecte et diffusion de données de prix intéressantes pour certains. L’application est gratuite pour les consommateurs, mais est viable grâce à un modèle B2B. « On monitore les prix chaque jour, on fournit des rapports, des alertes, des historiques. On récolte environ six millions de prix par jour en France, Belgique et aux Pays-Bas. » Ce travail est automatisé : leurs robots opèrent principalement la nuit afin de ne pas surcharger les sites et pour que toutes les données soient prêtes et à jour dès le réveil des utilisateurs.
Christophe souligne aussi les retours utilisateurs : certains regrettent que leur magasin ne soit pas dans l’app. « On essaie d’expliquer que les prix sont souvent identiques par région, même si leur magasin précis n’est pas scanné. On ne pourra jamais couvrir tous les supermarchés, mais on cherche des solutions. » Et il y a aussi de nombreux retours positifs, comme la reconnaissance sur le terrain qui le touche particulièrement. « Quand quelqu’un que je ne connais pas me dit “je connais PingPrice”, ça me fait super plaisir. » Il voit PingPrice comme un projet utile, qui aide vraiment les gens au quotidien.
Parmi les nouveautés à venir, une jauge de prix qui indique si le produit est à son plus bas, et une section « promos » par mot-clé. Pour Christophe, cette fonctionnalité est clé : « Elle donne une info encore différente au consommateur, il ne sera pas dupe.
L’ambition maintenant, c’est la France. Un marché six fois plus grand que la Belgique, avec d’énormes opportunités. Un reportage sur TF1 est d’ailleurs prévu pour renforcer leur notoriété, ainsi que leur participation à VivaTech 2025. D’un point de vue technique, l’équipe va aussi devoir migrer vers des serveurs plus puissants. « On veut que tout soit fluide. Et pour ça, on cherche aussi à convaincre de nouveaux investisseurs. »
Et s’il devait dîner avec quelqu’un ? Il n’a pas de nom précis, mais il sait avec qui il apprécie les échanges : « À chaque fois que je parle avec un entrepreneur, ça recharge ma batterie. Parce qu’on sait tous que ce n’est jamais un long fleuve tranquille. »
Enfin, lorsqu’on lui demande le meilleur conseil reçu, Christophe répond sans hésiter : « Confronte-toi au marché le plus vite possible. Ce n’est pas ce que toi tu penses qui compte, c’est ce que les gens veulent. » Et s’il avait un message à transmettre à tout entrepreneur : « La résilience, c’est fondamental. Il faut aller au bout, ne pas lâcher. Même quand c’est dur. »


